Appel à candidatures


Recrutement d'une chercheuse ou d'un chercheur postdoc : projet LivACT

du 14 juin 2024 au 10 juillet 2024

Post-doctorat (24 mois renouvelables) en Science & Technology Studies (STS), philosophie ou anthropologie

« Vivre et vieillir avec des maladies chroniques et des dispositifs technologiques : Sens, pratiques et recompositions de l'autonomie au fil du temps »

Contexte

Les maladies chroniques peuvent générer des incapacités et des situations de handicap qui se transforment au fil du temps, sous l’effet combiné de l’évolution de la maladie, de l’émergence de multimorbidités et du vieillissement. Dans ce contexte, les corps et les lieux de vie sont équipés de technologies visant à atténuer, compenser, prévenir ou ralentir la perte de capacités, et permettre aux personnes de « faire » par elles-mêmes depuis leur domicile. Les Science & Technology Studies ont montré que c’est cette définition fonctionnelle de l’autonomie qui prévaut dans l’ingénierie, les politiques publiques et le domaine médico-social. 

Au sein du projet LivACT (« Living and Ageing with Chronic Conditions and Technological Devices: Meanings, Practices and Recompositions of Autonomy Through Time »), nous partons de cette approche pour interroger la manière dont, dans le contexte du vécu chronique, les technologies ainsi que les arrangements sociomatériels qu’elles engendrent s’alignent ou créent des tensions avec d’autres sens, plus personnels, de l’autonomie. Notre objectif est d’explorer comment l’autonomie, et quelle(s) signification(s) de celle-ci, sont mises en œuvre dans les assemblages de corps, de technologies et d’environnements de vie. 

Ainsi proposons-nous d’analyser, dans une approche comparative, les aspirations et les expériences d’autonomie de personnes vivant et vieillissant avec 1) la maladie de Parkinson, 2) le diabète de type 1, 3) le diabète de type 2, et 4) après un accident vasculaire cérébral. Ces vécus chroniques impliquent, en effet, des situations de handicap ainsi que l’introduction de technologies potentiellement invasives et intrusives (telles que la stimulation cérébrale profonde, des pompes à insuline, des prothèses, des orthèses, des appareils de dialyse et des exosquelettes). 

C’est à travers une recherche de type qualitatif, impliquant un travail de terrain multi-site et longitudinal, à savoir des observations, des entretiens et des analyses documentaires, et à partir d’une approche interdisciplinaire que va se dérouler ce projet. Ce faisant, nous pourrons saisir, de manière détaillée et située, dans quelle mesure les technologies peuvent être considérées comme une réponse à la demande d’autonomie des personnes vivant avec une maladie chronique et évaluer quels assemblages et solutions innovantes correspondent à leurs propres aspirations.


Objectifs du post-doctorat

Les recherches de la postdoctorante ou du postdoctorant exploreront les expériences et les pratiques des personnes vivant avec un diabète (de type 1 et de type 2) et appareillées de technologies, ainsi que le vécu de leurs proches. L’enjeu est de comprendre non seulement la manière dont le vécu chronique se recompose au fil du temps et de l’introduction de nouvelles technologies, mais aussi la manière dont l’utilisation ou la non-utilisation de certains dispositifs technologiques sont liées à leurs aspirations et à leurs expériences de l’autonomie. La postdoctorante ou le postdoctorant analysera aussi les infrastructures (matérielles et discursives) de soin chronique et d’appareillage de façon à saisir les attentes, les prescriptions et les injonctions du monde social auxquelles sont soumises les personnes vivant et vieillissant avec une maladie chronique. Il s’agira de saisir dans quelle mesure cet écosystème est conforme, favorable ou défavorable à leurs aspirations à l’autonomie. Enfin, la postdoctorante ou le postdoctorant s’intéressera aux conceptions de l’autonomie que les professionnel·le·s de santé et possiblement les ingénieur·e·s mobilisent dans la conception, la prescription et l’ajustement des dispositifs technologiques. 

Ce travail privilégiera une analyse compréhensive des expériences des personnes concernées par le vécu chronique appareillé de dispositifs technologiques, croisée à celle des pratiques des acteurs·rices du monde du soin, du monde de l’appareillage et du monde associatif auxquels ces personnes prennent part. Il consistera plus particulièrement en la réalisation de l’état de l’art sur le sujet, l’effectuation d’un travail de terrain (entretiens et observations longitudinaux) et son analyse théorique, ainsi qu’en la présentation de communications scientifiques, la rédaction d’articles, de monographies et la construction de restitutions des résultats à différents publics. 

La postdoctorante ou le postdoctorant fera partie d’une équipe de recherche interdisciplinaire et réalisera un séjour de recherche de 3 mois dans une université étrangère partenaire (l’Université de Linköping [Suède], l’Université de Copenhague [Danemark], l’Université d’Édimbourg [Royaume-Uni] ou l’Université de Tasmanie [Australie]).
 

Compétences et connaissances recherchées

  • Savoirs généraux, théoriques ou disciplinaires : l’approche interdisciplinaire étant un élément central du profil attendu, la candidate ou le candidat aura des connaissances dans un ou plusieurs des domaines suivants : Science and Technology Studies, philosophie, anthropologie ou sociologie du corps, des techniques, de la santé / la maladie,  Disability Studies. 
  • Savoir-faire opérationnels : La candidate ou le candidat aura une connaissance approfondie des démarches qualitatives. Elle ou il sera en mesure de mener différents terrains d’enquête, de mettre en œuvre des approches méthodologiques de type ethnographique (études exploratoires, entretiens approfondis avec les personnes et publics concernés, participation observante pouvant mobiliser de multiples procédures empiriques, analyse des données de terrain…). Elle ou il prendra part à l’organisation des événements scientifiques de LivACT (notamment deux conférences et une école d’été), participera à l’organisation de ses séminaires mensuels ainsi qu’à l’alimentation de son site web. Elle ou il possèdera de solides compétences en communication écrite et orale. La place importante des interactions avec les acteurs·rices de terrain (personnes vivant avec un diabète de type 1 ou de type 2, professionnel·le·s de santé, ingénieur·e·s, membres d’association), lesquels seront impliqués dans la construction des analyses, ainsi que la réalisation de nombreux entretiens nécessite une appétence au travail en équipe et une très bonne maîtrise du français (langue maternelle ou courante). Pour l’anglais, le niveau requis est lu, écrit, parlé. 
  • Savoir être : participation à la vie intellectuelle du projet LivACT et du PPR Autonomie ainsi qu’à la vie du laboratoire S2HEP ; compétences sociales et relationnelles ; capacité à travailler en équipe et en interdisciplinarité ; autonomie ; rigueur ; organisation ; force de proposition. 


Conditions : 

  • Être titulaire d’un doctorat en Epistémologie, histoire des sciences et des techniques (CNU 72), en Anthropologie (CNU 20), en Philosophie (CNU 17) ou en Sociologie (CNU 19) ; 
  • Avoir une solide expérience des méthodologies qualitatives ; 
  • Avoir réalisé des travaux de recherche en milieu hospitalier ; 
  • Avoir une bonne connaissance des travaux en Disability Studies, Science and Technology Studies, philosophie, anthropologie ou sociologie du corps, des techniques, de la santé / la maladie ; 
  • Avoir un excellent niveau de français à l’écrit et à l’oral ; 
  • Être capable de lire, parler et écrire l’anglais.


Encadrement et cadre de travail 

La chercheuse ou le chercheur sera accueilli·e au sein du laboratoire Sciences et Sociétés : Historicité, Éducation et Pratiques (S2HEP). Le S2HEP est une unité de recherche de l’Université Claude Bernard Lyon 1 spécialisée en histoire, épistémologie, philosophie et didactique des sciences et des techniques. La chercheuse ou le chercheur sera rattaché·e au thème « Dynamique de construction des savoirs, des pratiques et de l’innovation en sciences, techniques et santé ». 

Elle ou elle travaillera au sein du projet LivACT « Vivre et vieillir avec des maladies chroniques et des dispositifs technologiques : Sens, pratiques et recompositions de l'autonomie au fil du temps », coordonné par Lucie Dalibert et financé par l’ANR dans le cadre du Programme Prioritaire de Recherche (PPR) « Autonomie : Vieillissement et Situations de Handicap ». La chercheuse ou le chercheur participera aux lots de travail (WP) 1-5 et sera sous la direction de Lucie Dalibert, maîtresse de conférences au S2HEP et à la Faculté de médecine Lyon Est. 


Conditions matérielles 

  • Durée du postdoc : 24 mois renouvelables (24 mois + 23 mois), temps plein, à partir du 2 septembre 2024 ;
  • Lieu du postdoc : Lyon, avec déplacements et séjours fréquents, principalement en France ;
  • Conditions d’accueil : la chercheuse ou le chercheur bénéficiera de ressources sur son lieu de travail (un bureau, ressources éditoriales en ligne, consommables de bureau). 
  • Rémunération : entre 2 320 € et 3150 € bruts mensuels, selon l’expérience. 


Candidature 

Le dossier de candidature comprendra un CV et une lettre de motivation. Il devra être adressé au plus tard le 10 juillet 2024 à Lucie Dalibert (lucie.dalibert@univ-lyon1.fr).

Calendrier 

Juin 2024 : publication de l’appel à candidature. 

10 juillet 2024 : date limite de réception des candidatures. 

Fin juillet : entretiens

Prise de poste : à partir du 2 septembre 2024.

Lieu(x)
Publié le 14 juin 2024